RCPGs, douleur et inflammation (Équipe F. Simonin)

Les récepteurs couplés aux protéines G (RCPGs) représentent la plus grande famille de récepteurs membranaires chez les eucaryotes avec plus de 800 membres chez l’homme. Ils sont stimulés par une grande variété de signaux extracellulaires et sont impliqués dans de nombreux processus physiologiques et physio-pathologiques incluant la neurotransmission, la division et la différentiation cellulaire, la chimiotaxie, l’inflammation et la douleur. A ce titre, ils représentent des cibles privilégiées pour le développement de nouveaux médicaments.

Notre équipe s’intéresse au rôle de différents RCPGs dans le développement de la douleur et de l’inflammation ainsi qu’aux mécanismes qui régulent la signalisation des RCPG de la surface cellulaire aux compartiments intracellulaires. En cohérence avec nos travaux précédents, nous développons principalement trois axes de recherche :

Premièrement, nous étudions le rôle des récepteurs à peptide RF-amide et des récepteurs apparentés dans l’hyperalgésie (hypersensibilité à la douleur) induite par les opiacés (OIH pour Opioid induced hyperalgesia) et les douleurs chroniques. Nous avons développé des outils pharmacologiques (antagonistes) et génétiques (souris KO) pour les cinq récepteurs RF-amide et nous les utilisons pour comprendre le rôle respectif de chacun de ces récepteurs dans la modulation de la nociception et de l’analgésie morphinique.

Deuxièmement, nous étudions les rôles de différentes chimiokines dans les processus neurinflammatoires associés à l’hyperalgésie induite par les opiacés et les douleurs chroniques. Au cours de ces dernières années les processus inflammatoires dans le système nerveux central sont apparus comme des phénomènes clés dans l'hyperalgésie induite par les douleurs chroniques ou les traitements aux opiacés. Dans les deux cas, il a été proposé que le recrutement et l’activation de la microglie jouerait un rôle important dans le développement de l’hyperalgésie. Cependant, comment l’activité neuronale conduit à l’activation de la glie et comment la glie contribue à la sensibilisation à la douleur restent l’objet de nombreuses études. Les études les plus récentes indiquent un rôle important des chimiokines dans ces phénomènes. Nous développons et caractérisons actuellement des composés capables de neutraliser l’action de ces chimiokines in vitro et in vivo.

Troisièmement, nous explorons les liens entre signalisation, localisation subcellulaire et trafic membranaire des RCPG avec un intérêt particulier pour les partenaires intracellulaires des RCPG que sont GASP-1 et les autres membres de cette famille découverte au laboratoire. Nous étudions notamment la dynamique des interactions moléculaires en utilisant des protéines de fusion couplées à des fluorophores permettant des analyses biophysiques basées sur le transfert d'énergie par résonance en cellules vivantes (mise en libre accès sur internet de nos vidéos et d'un plug-in sur Image J pour détection de FRET en imagerie ).

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