Le microbiote intestinal offre une barrière naturelle contre les bactéries pathogènes.
Des scientifiques de notre laboratoire (BSC | CNRS Unistra) ont participé à une étude menée par l'Université d'Oxford, publiée dans la revue Science, pour démontrer que le mécanisme de cette résistance implique principalement le blocage par un ensemble d’espèces présentes dans la microbiote des nutriments nécessaires aux bactéries pathogènes.
La diversité des bactéries symbiotiques avec l’organisme est cruciale pour sa résistance aux pathogènes. Dans cette étude, les scientifiques ont réalisé des tests in vitro et in vivo sur des souris gnotobiotiques (souris dépourvus de microbiotes) afin de déterminer les facteurs essentiels à cette résistance. Cette dernière a été examinée individuellement, c’est-à-dire en examinant la réponse individuelles des symbiotes aux deux pathogènes. Ils ont ainsi pu les classer en un podium en fonction de leur capacité à conférer une résistance. Plus de 100 symbiotes ont ainsi été étudiés. Il ressort de cette première étude que même les espèces les plus performantes offraient une protection limitée contre les pathogènes. En revanche, lorsque les symbiotes étaient regroupées en communautés diverses comprenant jusqu'à 50 espèces, la résistance aux pathogènes n’en était que plus efficace. En conséquence, la diversité écologique est apparue comme un facteur crucial pour la résistance à la colonisation.
Pour en savoir plus, voir l'actualité publiée sur le site du CNRS Biologie.
Article :
Spragge F, Bakkeren E, Jahn MT, B N Araujo E, Pearson CF, Wang X, Pankhurst L, Cunrath O*, Foster KR* (2023). Microbiome Diversity Protects against Pathogens by Nutrient Blocking. Science 382(6676):eadj3502. doi:10.1126/science.adj3502.